Che - 2ème partie : la guérilla
Publié le 17 Février 2009
Film français, américain, espagnol de Steven Soderbergh - 2h07 - avec Benicio Del Toro, Demian Bichir, Carlos Bardem
Cas majeur pour nous. Che s'inscrit dans la lignée précieuse de films comme Redacted, Lust Caution, Cloverfield. Films très distants entre eux, et pourtant réunis par un élément
fondateur : l'inscription, non sans un certain lyrisme tragique, de la contradiction du récit au sein de chaque plan, voire de chaque photogramme. Formellement, la hardiesse consiste dès
lors moins à souligner les aspérités du conflit qu’à rester en retrait, à mettre en scène les évènements les plus banals (le Che lit un livre) de la même manière attentive et détachée que les
extraordinaires (le Che prend une ville). Dans le fond, il s’agit de montrer que tout événement compte, aucun n’est a priori innocent.
Ça n’a pas beaucoup de sens. Mais si on nous y forçait, des deux volets, on choisirait Guérilla qui dépasse l’Argentin en complexité et en inspiration. La révolution y devient
une sorte de vocation tragique Sa lutte à mort devient un pur honor. A l’entame, il avait commencé par perdre son identité. L’aspect physique, la citoyenneté cubaine, son nom. A la fin
Soderbergh film son sort en caméra subjective. C’est la mort du révolutionnaire, redevenir un individu.
Les cahiers du Cinéma