Les Adieux à la reine
Publié le 10 Avril 2012
Film français, espagnol de Benoît Jacquot - 1h 40 - avec Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen
Benoît Jacquot a
toujours été passionné par les destins féminins. Peu étonnant donc qu'il s'intéresse à celui d'une dame de compagnie (Léa Seydoux), lectrice privilégiée de Marie-Antoinette (Diane Kruger, dans
son meilleur rôle) et qu'il épouse ses tremblements anxieux à l'aube de la Révolution On n'est pas dans l'exposé historico-pédagogique poussiéreux façon « La Révolution Française pour les
nuls ». Plus dans une rêverie envoûtante à la tension paranoïaque. Le récit est d'ailleurs construit comme le rêve flottant d'une mémoire nébuleuse. Parfaite Apollonide, rose sur un tas de
fumier et reine du royaume en tête d'une distribution en or, Léa Seydoux possède cette carnation pâle des filles en fleurs, filmée amoureusement par Benoît Jacquot. Grâce à elle, il signe l'un de
ses plus beaux films: un parcours initiatique tendu à l'extrême qui préfère la reine au roi, la biographie obscure au poids du mythe, la sobriété d'un état de crise au faste spectaculaire, la
lune au soleil, l'histoire à la géographie.
Les adieux à la reine parle du passé au présent pour tenter de comprendre ce qui n'allait pas hier et ce qui ne va toujours pas aujourd'hui. (Excessif)