Tulpan
Publié le 22 Avril 2009
Film allemand, kazakh de Sergey Dvortsevoy – 1h40 - avec Askhat Kuchinchirekov,
Samal Eslyamova, Ondasyn Besikbasov
Festival de Cannes 2008 : Prix Un Certain Regard, Prix de l'Éducation Nationale, Prix de la Jeunesse + Meilleur film aux festivals de Zurich, Reykjavik, Montréal, Tokyo, Goa
Tulpan, c'est la preuve aussi rafraichissante que les embruns à Ouessant que, même dans le pire endroit du monde en apparence, on peut trouver son petit carré de bonheur et de
délire.
La vraie, la régalante réussite, c'est le joyeux mélange d'un réalisme quasi documentaire sur la vie contemporaine dans la steppe kazakh et d’un comique digne des grandes comédies italiennes des
années 60 ou de l'absurde d'un Kusturica. Réalisme pour évoquer le rapport de l'homme à la terre ingrate et aux animaux, notamment quand le réalisateur, un brin sadique mais créatif, a laissé son
acteur principal se débrouiller réellement face à une brebis sur le point de mettre bas, ce qui est l'occasion d'une des scènes les plus perturbantes du film. Un réalisme qui n'empêche pas une
beauté plastique remarquable dans cet univers à l'horizon trop lointain.
Serguei Dvortsevoy, qui aime à dire qu'il est devenu cinéaste par accident, parce qu'il fallait trouver à manger au moment de la dislocation de l'Empire soviétique, et qui déclare son admiration
pour Jean Vigo, le génial prodige de Zéro de Conduite et de L’Atalante, se montre avec ce premier film tout à fait digne de son maitre. Le compliment n’est pas mince !
La Gazette d’Utopia